Une célébration particulière

Ce 28 juillet 2020, deux membres de la Pastorale pour les personnes handicapées, l’abbé Benoît Lejeune et Romain Blandiaux, ont pris part à une célébration au Home de Favence (Nandrin) afin que les résidents puissent dire au revoir à deux d’entre eux, décédés lors de la crise du coronavirus.

Cette cérémonie d’adieux permettait enfin à chacun d’exprimer ce qu’il avait sur le cœur suite aux décès de Marie-Ange et Armand, ces décès avaient été vécus dans la solitude et parfois l’incompréhension des résidents, déjà coupés de leurs relations à cause du confinement.

Cette célébration avait donc été imaginée comme un moyen, pour les résidents, d’exprimer ce qu’ils ressentaient, la manière dont ils vivaient l’absence de leurs compagnons de route. Dans cette optique, l’équipe éducative du Home de Favence avait travaillé avec les résidents pour leur permettre de dire ce qui les peinait, ce qui restait comme tristesse malgré le temps qui passe. Ces peines furent placées, durant la célébration, dans une boîte à chagrins qui avait été créée à cet effet. Un panneau avec des photos de Marie-Ange et Armand avait été posé contre le mur et les résidents, tout en partageant leurs mercis et leurs mots d’amour, pouvaient accrocher des cœurs autour des photos.

Durant cette célébration, le directeur du home partagea ses souvenirs concernant Marie-Ange et Armand, pointant au passage leurs spécificités humaines et le vide qu’ils laisseront dans la résidence. Pour poursuivre, l’abbé Lejeune avait choisi un texte évangélique (Mt 5, 13-16) parlant du sel de la terre et de la lumière du monde. Il était important, dans cette situation de montrer à chaque résident, malgré leurs différences et malgré les moments difficiles, qu’il restait pourvoyeur d’espoir et de lumière dans ce monde extrêmement difficile à appréhender.

La célébration s’est prolongée par un barbecue, où les résidents, après avoir déchargé leur cœur, purent partager un moment de convivialité en mangeant, entourés par des gens qui les apprécient. Cette fin de célébration fut spéciale et unique, comme c’est souvent le cas dans les résidences pour personnes handicapées car cela permet le contact humain qui leur a tant manqué en cette période. Elle permit aussi, pour reprendre les mots du directeur Monsieur de Saint Moulin, de se rappeler que Marie-Ange et Armand étaient aimés et de répondre par l’affirmative à sa question « N’est-ce pas l’essentiel ? »

Romain Blandiaux

Membre de la Commission Vicariale des Personnes Handicapées