La gratuité au service de la fragilité (photos)

En lien avec la Journée mondiale des Malades le 11 février, le Vicariat de la Santé a convié ses collaborateurs à une après-midi diocésaine le 29 janvier dernier dans les locaux de l’ASBL “La Lumière”. A cette occasion nous avons rencontré la responsable de ce vicariat, Caroline Werbrouck.

Icone: guérison de l’infirme de la Belle Porte par Pierre et Jean

Rassembler toutes les personnes engagées dans les différentes pastorales en lien avec la santé (aumôneries d’hôpitaux, visiteurs de malades, pastorale des personnes handicapées, etc.), voilà l’objectif principal de cette journée qui se voulait à la fois conviviale et instructive. Cette année, pour montrer que le monde des personnes handicapées a maintenant rejoint le giron du Vicariat de la Santé, l’équipe d’organisation autour d’Isabelle Vanceulebroeck avait préparé un programme varié avec les responsables de “La Lumière”. L’association liégeoise, qui fête cette année les 100 ans de son existence, est active dans le monde des déficiences visuelles.

Recevoir – donner

Le thème de la journée s’inspirait du message du pape François pour la Journée des Malades: «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement» (Mt 10,8). Quel est le lien entre ce thème et le monde de la santé? Caroline Werbrouck, déléguée épiscopale, résume: «En prenant l’exemple du bon Samaritain, notre Pape promeut une culture de la gratuité. Cette culture du don gratuit nous aide à lutter contre l’individualisme et nous exhorte à rester humbles dans une situation d’accompagnement. Ce que j’aime bien dans ce message, c’est que le pape dit que le malade a besoin de professionnalisme, mais aussi de tendresse et de gestes gratuits. Oui, nous nous inscrivons dans un cadre qui a ses lois et qui exige certaines compétences. Ce qui vaut pour les soignants vaut aussi pour les aumôniers et les bénévoles: ils doivent être compétents au sens noble du terme. Mais il faut aussi des gestes de tendresse et de gratuité, qui sont le reflet palpable de l’amour de Dieu.»

Comme dans d’autres domaines de la pastorale, les différentes composantes du Vicariat de la Santé travaillent avec une série de professionnels rémunérés, mais surtout avec des bénévoles. Sont-ils assez nombreux? La relève est-elle assurée? Caroline Werbrouck lance un appel: «Les besoins sont énormes et nous aurions intérêt à étoffer nos équipes dans plusieurs domaines. En même temps, tout le monde n’a pas ce charisme. Parmi les qualités d’un accompagnateur de personnes malades, âgées ou handicapées, il y a l’écoute, l’envie de rencontrer les gens, l’empathie, la bienveillance… En plus, il faut être prêt à faire équipe et à se laisser remettre en question. Enfin, il faut souvent de redire qu’on est là au nom de Dieu et de l’Eglise.»

Jésus, notre modèle

Quand on lit attentivement l’Evangile, Jésus, le thaumaturge par excellence, a passé beaucoup de temps à guérir les personnes. Nous n’avons pas ce pouvoir matériel. Mais que peuvent faire les personnes qui travaillent dans la pastorale de la santé? Caroline Werbrouck: «Jésus a voulu rencontrer l’homme dans tous ses aspects, aussi dans sa fragilité. Nous n’avons peut-être pas le même pouvoir, mais nous pouvons écouter, regarder, considérer, accueillir, accompagner les personnes. Nous vivons de l’impuissance face à la mort et à la maladie, mais nous sommes persuadés que cette écoute et cette reconnaissance des questions spirituelles et religieuses peuvent être fécondes.»

Propos recueillis par Ralph SCHMEDER

Source: article Dimanche-Eglise de Liège N° 06.2019 (publication 10.02.2019)